Ma vision de la micro-édition :
La microédition me permet de repenser à la reproduction de mon travail avec spontanéité, poésie et modestie. En toute simplicité chacun à sa manière communiquons avec ce médium accessible à tous ; l'imprimante du salon, d’un bureau, des reprographies d'à côté, sur du papier bon marché, recyclé ou clinquant. Produire des fanzines c’est dire au monde j’ai une place, j’ai une voix et voici la mienne.
Mes inspirations et ma démarche artistique :
Dans tous les recoins de mon île se cachent d'innombrables œuvres urbaines, véritable galerie à ciel ouvert ; le street art m’influence depuis l’adolescence et le graffiti a été mon premier champ d’art plastique.
L’animation japonaise, le manga, les courants artistiques kawaii “mignon” ont infusé, depuis mon enfance jusqu'à aujourd'hui, une fascination pour les codes de l’art populaire oriental. Également grande fan de science-fiction et de fantasy, les autrices N. K. Jemisin, Octavia E. Butler ou Ursula K. Le Guin font écho à mon propre imaginaire.
« L’artiste qui travaille à partir du centre vital de son être trouvera des images d’archétypes et les fera remonter jusqu’à la conscience. »
A première vue mon travail peut paraître disparate, mon parcours artistique est fait de bric et de broc. En tant qu’autodidacte mon cheminement fut lent et laborieux ; je dessine, peins, écris, imprime, coupe, plie et fabrique des fanzines et multiples à la croisée des chemins. Des chemins que j’ai empruntés et qui m’ont empreints.
Chacun de mes travaux s’organise comme éléments distincts d’un tout, soit une recherche vers mon être intérieur. Mes questionnements passés et présents se rejoignent pour extraire une compréhension de mon identité, ce qui m'a façonné.
Mon premier éveil fut ma prise de conscience écologique comme mes impacts en tant que consommatrice. Puis nos relations hiérarchisées que ce soit avec la Nature, les Êtres Vivants Non Humains, les Humains. Cette hiérarchisation se trouve à tous les niveaux de notre société.
« Tandis que l’économie de l’attention œuvre à nous maintenir enfermés dans un présent effrayant, il devient essentiel non seulement d’identifier des versions antérieures du mauvais pas dans lequel nous nous trouvons, mais encore de conserver la capacité d’exercer une imagination que la déception n’aurait pas contaminée. »
Le volume, le mouvement et la répétition sont les trois axes autour desquels je fais évoluer mon imaginaire.
Grâce au dessin d’observation j’ai développé une approche autour du volume et du mouvement et la répétition est un rythme que je m'impose depuis le commencement de ma pratique, aujourd’hui elle fait partie intégrante de mon processus artistique.
Chaque projet a pour but de capter l’attention pour parcourir les mouvements en action et se focaliser sur un point ; le tout pour étirer une idée, l’élargir et la déployer.
Mon art est naïf et fondamentalement optimiste, je rêve d’un monde sans pyramide et dessine des herbes folles qui fissurent le béton.
Qui je suis et d’où je viens en quelques phrases :
A la Réunion, j’ai grandi entre les montagnes et la mer dans une ville en pleine bétonisation dans les années 80.
Mes yeux rivés et dérivés sur les montagnes verdoyantes de Saint-Denis (de la Réunion), son ciel aux multiples nuances et une mer lunatique aussi apaisante que terrifiante.
“Famille modeste” n’est pas le bon terme pour décrire ma famille, pauvre serait plus proche de la réalité. Une bonne dose d’imagination était nécessaire pour fuire cette réalité : savoir s’amuser de rien, réimaginer les histoires lues à l’école ou à la bibliothèque, improviser des petites pièces de théâtre pour les amis par la fenêtre de ma chambre, danser, chanter, faire le show et puis dessiner encore et encore.
Mes compagnons d'enfance, des chats et des chiens errants adoptés, dans une petite cour des miracles où ma mère faisait pousser toutes sorte de plantes : arbres à café bourbon pointue, fruit de la passion, jacquier, cerisier pays, mûres, petits et gros piments entre autres.
Après plus d’une dizaine d’années à vivre dans une maison en ville, nous voilà dans un appartement dans un village où ma mère transformera le balcon en jardin.
Notre situation familiale passe à modeste, ma mère artiste-compositrice-interprète réalise son rêve. Moi je rêve de dessiner ! Je me résous, malgré tout, à faire une carrière professionnelle où la question d’argent ne sera plus au cœur de mes préoccupations.
Les années s'enchaînent et mon envie de créer est toujours présente : je veux dessiner, je veux écrire, je veux créer, je veux modeler, je veux extirper mes pensées de ma tête par tous les moyens. Avec cette énergie j’ai commencé à partager mon travail en 2009 via un blog et les réseaux sociaux. Ma passion et ma curiosité grandissante, en 2012 je me lance dans la présentation de mes illustrations sur divers formats lors de marché d’artistes à la Réunion. Mes pérégrinations dans le monde de l’artisanat entre 2013 et 2017 m’ont donné la liberté de créer des objets autour de l’enfance.
Aujourd’hui, je vis sur la région lyonnaise où j’ai à mon tour transformé mon balcon en jardin. Depuis, je me focalise sur ma pratique artistique pour développer mon imaginaire.